17 Uktar 1490
Cendre ressemble à un vrai nain maintenant, mais avec des crocs plus pointus et des yeux de félin. L’entendant se lamenter, Eku propose de lever l’effet de la malédiction, ce que Cendre accepte avec joie ; il redevient un vrai tabaxi.
Elle nous informe que c’est notre dernière journée avec elle.
Par rapport à Hrakhamar, Falorin se sent beaucoup plus mal : sa peau est plus pâle, ses yeux cernés, et la tache sur son flanc est devenue plus noire.
Durant la nuit, il a fait un très mauvais rêve où il prend conscience de sa propre mortalité en voyant tomber dans un sablier géant non pas du sable, mais des crânes dont le flot commence à se tarir, tandis que des choses l’observent depuis les ombres.
Toujours dans la matinée, Sophrosyne demande à Eku ce qu’elle voulait dire par la nécessité pour le groupe de veiller plus les uns sur les autres. Elle nous conseille de communiquer plus, de ne plus nous cacher des choses mutuellement, et que cela vaut aussi pour Artus.
À Omu, de grands défis et de grands périls nous attendent, mais peut-être aussi y trouverons-nous de l’aide.
Bharash décide d’enfiler le gant. Au premier essai, le gant le rejette et il se prend deux niveaux de fatigue, mais il persévère et réussit ; ses yeux changent de couleur comme ceux de Cendre, et ses mains se mettent à briller d’une lueur dorée. Connaissant le prix à payer, il l’accepte pleinement et rayonne d’une foi nouvelle, non plus en Bahamut qui lui a tourné le dos, mais en Moradin.
Durant la journée, nous arrivons à Omu, qui est une large zone circulaire où la forêt est engloutie dans un trou, avec de l’eau qu’on entend au fond. Le cercle est entouré d’oiseaux morts et aucun ne vole au-delà de ses limites.
Eku nous fait ses larmoyants adieux et nous quitte dans une transformation splendide en couatl.
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Partie du 11 décembre 2021
- Avec Fabian, Julien, Laetitia, Olivier, Samy et Xavier
Un chemin en dalles s’enfonce doucement dans le trou, avec plus loin un escalier et ce qui semble être une voie d’entrée vers la cité avec un poste de garde.
Le groupe inspecte les oiseaux morts et voit qu’ils ont connu une mort douloureuse, avec des os fracturés. Il n’y a pas d’autres animaux morts, ni de petits oiseaux, ce qui laisse penser que quelque soit la raison de leur mort, elle est très spécifique aux oiseaux au-delà d’une certaine taille… ou aux créatures volantes.
Cendre passe un bras au-delà du cercle d’oiseaux morts sans qu’il ne se passe rien ; il entame alors la descente du chemin, suivi par son raptor.
Une centaine de mètres plus loin, une colonne de vapeur style geyser part vers le ciel dans un grondement.
Le groupe emboîte le pas à Cendre dans l’escalier qui descend et commence à apercevoir la cité d’Omu. Elle est entourée de falaises abruptes d’une trentaine de mètres de haut, sur le bord desquelles se trouvent des statues de pierre noire de style gargouilles, avec une gueule simiesque garnie de crocs, des ailes et 4 bras. Certaines sont recouvertes de mousse ou de végétation.
Dans la ville, des allées de pierre surélevées de 3-4 mètres forment des avenues, deux parallèles en direction nord-sud et une perpendiculaire. Elles sont bordées de restes d’échoppes, le long du mur en contrebas comme le long du chemin au-dessus.
Au sud se trouve un lac de lave, avec un piton rocheux portant une structure/construction qui le surplombe.
Une cascade se déverse dans la partie nord-est de la ville et inonde des quartiers entiers, avant de se jeter dans un bassin qui lui-même se déverse dans la lave. De toute évidence, la colonne de fumée venait de là.
En arrivant sur le premier palier, près du poste de garde, nous voyons des traces d’anciens campements, des restes de feux de camp, des armes brisées mais pas de traces de combat. Il y a également des graffitis sur les murs :
- en commun : “Craignez les crocs de Ras Nsi“ et “Prosternez-vous devant le roi des plumes”.
- en chultais : “Qui est Unkh”
- “Kubazan = bravoure”, “Shagambi = sagesse”, “Moa ?”
Ces noms parlent vaguement à Artus, mais sans plus. Il nous rappelle que le but dans sa (longue) vie est de débarrasser le Chult de tout danger, ce qui promet d’être laborieux vu la situation.
En arrivant sur le deuxième palier, Falorin voit comme une ombre projetée sur un mur, l’ombre de quelque chose qui est passé devant le soleil. Une des gargouilles de pierre s’élance de la falaise et va écraser un grand oiseau blanc en bordure de jungle, l’enserrant de ses quatre bras avant de le laisser choir mort au sol, suite à quoi elle retourne se poser à son point de départ. Au moins, le mystère des oiseaux morts est éclairci.
En arrivant dans la partie plate de la ville, nous voyons des volutes de fumée noire qui montent d’une sorte d’enclave à main gauche, une centaine de mètres plus loin ; ça sent le brûlé comme de la viande brûlée. Perplexe, Bharash se gratte la tête et perd quelques écailles (que Sophrosyne ramasse sans aucune discrétion, “en souvenir”).
Nous longeons l’avenue et arrivons près de l’entrée de l’enclave. De l’intérieur, on entend des bruits de chiens : grognements, aboiements. Passant prudemment la tête au-delà du mur de l’entrée, Sophrosyne voir au centre de l’enclave un monticule de corps qui finissent de se consumer. A ses pieds se trouve un cadavre humain vêtu d’une armure en cuir frappée de la marque du Zhentarim, mort depuis quelques jours, le cou brisé et le corps à moitié mangé, marqué de blessures faites par des objets tranchants. Les bâtiments autour du bûcher ont été incendiés.
Alors que le groupe reste caché derrière le mur, attendant plus d’infos de la part de Sophrosyne, Cendre s’avance tranquillement dans l’enceinte, fort heureusement sans rencontrer personne de vivant ; même le groupe de chiens sauvages qui se fait un festin d’un cadavre ne lui prête aucune attention.
Des morts, en revanche, il y en a ! Des dizaines de corps sont éparpillés dans la place, désarmés et souvent sans armures, qui semblent avoir été traînés jusque là. On y voit des Zenthils, mais aussi des mercenaires, des Chultais (guides ? porteurs ?) et quelques robes rouges qui devaient être des Mages rouges de Thay - dont le buffet garni des chiens.
Le bûcher est un méli-mélo de crânes de serpent, de vertèbres bizarres, et une pile de corps appartenant à des Yuan-Ti est transpercée de haut en bas par un glaive.
Sur un mur en face du bûcher est peint à la suie un serpent qui se mord la queue, décrivant un cercle, qui provoque un choc chez Cendre : c’est un symbole de Dendar. Cendre étale la suie sur le mur pour faire disparaître le dessin et en profite pour tracer deux traits noirs sous ses yeux.
Le reste du groupe, prudent - même Falorin qui semble avoir mieux compris les bienfaits de la circonspection sur l’espérance de vie, au grand soulagement de Sophrosyne - entre à la suite de Cendre.
Un râle, suivi d’un appel au secours, se fait entendre en direction d’un mur effondré. Sophrosyne et Cendre s’approchent et voient une main qui dépasse de sous le mur. Cendre commence à dégager les pierres tandis que Sophrosyne encoche une flèche et bande son arc pour éventuellement tirer sur ce qui se cache sous le mur. Venu aider Cendre, Bharash fait un faux mouvement et se bloque le dos, ce qui le force à regarder le sol pendant un petit moment - jusqu’à ce que Sophrosyne mette en pratique ses talents de masseuse et lui décoince les vertèbres. Vorn prend la relève et à deux, ils dégagent un homme efflanqué d’une quarantaine d’années, le crâne chauve, la peau pâle, le nez aquilin, vêtu d’une tunique sans manches et présentement inconscient. A côté de lui se trouve un sac en cuir contenant des étuis à parchemin et une sorte de dictionnaire commun-chultais.
L’homme a le bras démis, ce qui ne nous empêche par de lui attacher chevilles et poignets (mais délicatement), et une blessure à la tête. Bharash le soigne légèrement, juste assez pour le ramener à la conscience, suite à quoi il demande à boire et à se redresser.
L’homme s’appelle Orvex Ocrammas et se prétend interprète, engagé par les Mages rouges pour les accompagner à Omu. Selon lui, ce sont les Yuan-Ti qui ont tué tout le monde et fait un bûcher funéraire pour leurs copains.
Les Mages rouges sont venus à Omu pour trouver des dés de pierre car “les cubes sont la clé”. Ils les ont trouvé dans un sanctuaire et devaient en apporter un à leur maîtresse dans le marais (rappel : vision d’Inété). Mais - “tenez-vous bien, c’est hilarant” - quand ils ont voulu sortir de la ville avec le cube, celui-ci a disparu et repris sa place dans le sanctuaire. Finalement, Tomaz (oui, c’était lui) et son comparse ont fini par mettre le cube dans un cube en verre et sont partis il y a des semaines. Depuis, pas de nouvelles.
Cendre commence à expliquer que c’est le cube qu’on a- avant que Sophrosyne lui coupe la parole pour préciser qu’on l’a “vu dans les mains de Tomaz quand on l’a croisé”. L’innocence incarnée, Sophrosyne et Falorin expliquent à Orvex que oui, le groupe a rencontré Tomaz avec son cube-dans-un-cube, et n’allait-il pas à Port Nyanzaru ? Si, si, c’est bien là qu’il allait. Sans chercher à en savoir plus, Orvex demande à manger et Falorin lui propose de la viande de chien sauvage… si on arrive à en attraper un.
Cendre fait acte de dominance envers le chien dominant de la meute en lui mordant le cou, mais évidemment, une fois qu’il l’a soumis, il n’est plus question de le manger et Falorin et Noludek se retrouvent de corvée de récolte de baies pour sustenter tout le monde.
Orvex nous fait un petit topo sur Omu pendant son repas : la ville est peuplée par des Yuan-Ti dans la partie est près du grand ruisseau, des kobolds, des végépygmées et des grungs. Il y a un palais royal et 9 temples ou sanctuaires. En revanche, il n’a pas vu d’obélisque d’obsidienne.
(Pendant qu’il parle, Bharash s’approche de lui en douce et lui remet le bras en place par surprise, au grand déplaisir du propriétaire du bras, qui en profite pour demander un supplément de bouffe. Falorin lui donne une ration pour un jour.)
Sous Omu se trouvaient des mines de diamants et c’était la première richesse de la ville ainsi que la raison pour laquelle Ubtao s’est fâché contre les habitants devenus orgueilleux.
Il promet de nous en raconter plus, dont l’histoire de la ville, demain matin, mais là il aimerait se reposer un peu.
Laissant Orvex sous la bonne garde de Vorn, le groupe s’éloigne en discutant de ce qu’ils ont appris et se dirige vers le lac de lave à la suggestion de Bharash.
Sur un piton rocheux relié au bord de la falaise par un pont en pierre, un attroupement d’une douzaine de créatures de petite taille aux allures de plantes/mousse animées accomplit une espèce de danse menaçante autour d’une autre petite créature vert pomme ligotée et terrorisée : ce sont des végépygmées, et leur victime est un grung.
Le chef des végépygmées est accompagné par une créature plus grande, à quatre pattes, qui semble lui servir à la fois de monture et d’animal de compagnie : un épineux.
Noludek tire une première flèche sur le chef végépygmée, qui s’avance vers le pont et se fait entourer par ses sbires en formation défensive.
Si bien serrés les uns contre les autres, les végépygmées font une cible parfaite pour le Motif hypnotique de Falorin et la Croissance d’épines de Noludek. Ravi du succès de son sort, Falorin se met à chantonner une chanson entraînante.
Les végépygmées non affectés par le Motif se mettent à tomber dans les épines… pour mieux se redresser comme s’ils ne s’étaient pas pris de dégâts. Il en va de même pour ceux qui se sont pris des flèches : leurs blessures se referment et ils repartent au combat comme si de rien n’était. Quelques végépygmées qui ont rompu la formation s’avancent sur le pont et rencontrent le groupe, qui les expédie (temporairement) au sol.
Cendre part au contact du groupe de végépygmées en ignorant les épines qui lui rentrent dans les coussinets et les attaque l’un après l’autre, bientôt rejoint par Bharash.
Sophrosyne s’avance sur le pont, son armure magique changeant d’apparence pour être dans le thème de la chanson de Falorin ; avisant un végépygmée inconscient non loin d’elle, elle le soulève pour le jeter dans la lave, ce qui met définitivement un terme à sa végévie. Un second végépygmée rejoint bientôt le premier, puis leur chef les accompagne, balancé par Cendre, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus que nous et le grung.
Bharash le redresse et l’embarque sur son épaule, toujours ligoté. En chultais, le grung nous remercie de l’avoir sauvé et se présente comme Imbok. Il est le [insérer nombre ridiculement grand ici]-ème fils du roi de sa tribu, laquelle est en guerre contre les végépygmées et les “écailles rouges” (kobolds). Quand Sophrosyne lui montre une des écailles prises comme butin de guerre sur la dragonne, Imbok prétend qu’il s’agit d’une écaille du Chef Kakarol des kobolds, qui prétend qu’un jour il se transformera en dragon. Le doute subsiste, Kakarol étant vraisemblablement un mâle et la dragonne, eh bien, une femelle.
Quoi qu’il en soit, Imbok sait où se trouve l’obélisque d’obsidienne que l’on recherche, tout au nord de la ville, dans une zone où les grungs ne s’aventurent pas. Quant à lui, il vit loin dans le fleuve, au-delà du palais, et il accepte de nous guider jusqu’à l’obélisque à condition qu’on le ramène d’abord chez lui.
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Partie du 07 janvier 2022
- Avec Fabian, Julien, Laetitia, Olivier, Samy, Sasha et Xavier
Falorin prend un peu son temps pour observer le pilier au centre du lac de lave et pense qu’il y a des ruines en bonne état à son sommet, mais il se demande comment on pourrait y accéder. Ca ressemble à un temple. Une fois son observation faite, il quitte fissa le lieu du sacrifice et invite la troupe à faire pareil.
À la demande générale, Imbok mène la marche pour revenir au charnier, et au moment de passer le coin pour arriver dans la rue où le charnier se situe, il s’arrête net et invite à la discrétion, mais le groupe ne comprend pas et continue son tintouin. Au loin, quatre grands singes se battent pour une carcasse. Imbok les disperse grâce à un coup de fronde particulièrement bien visé. Complimenté sur son agilité, il dévoile qu’il est l’un des meilleurs chasseurs de sa tribu.
Arrivés au charnier, Artus et Appât préparent un repas et Imbok nous raconte l’histoire de la ville : autrefois les humains occupaient la ville et creusaient pour trouver des pierres précieuses, mais leur arrogance a fâché Ubtao qui a fait tomber des pierres sur la ville, et ils ont tous disparu. Ensuite sont arrivés les grungs, puis les Yuan-Ti qui les ont repoussé et ont fait diminuer leur territoire. Le chef d’Imbok voudrait chasser les Yuan-Ti et reprendre le palais. Selon leur chaman, le “trou de lave” est arrivé en même temps que les Yuan-Ti.
Orvex se réveille et nous promet de raconter l’histoire des dieux d’Omu demain matin.
Falorin propose à Sophrosyne d’aller vérifier les alentours depuis le toit du plus haut bâtiment du charnier (environ 10 mètres de haut) ; malheureusement, la grimpette s’avère plus compliquée que prévue et ils font s’écrouler tout un mur avec grand fracas, nuée de moustiques et nuage de poussière. Ils parviennent tant bien que mal tout en haut. Sophrosyne est distraite à la fois par l’instabilité des ruines et par Falorin qui s’accroche à elle, mais ce dernier observe attentivement les environs et voit des petites lueurs plus loin au nord, dans une partie de la ville qui semble en meilleur état. Il distingue également de petits endroits clos mieux conservés que le reste des bâtiments dont un à 80 mètres vers la gauche et un autre près de la lave ; au total il repère 4 de ces structures relativement proches. A 350 mètres au nord-ouest, il croit voir une créature massive mais le temps d’y prêter plus attention, elle a disparu. Ils redescendent et Falorin décrit au reste du groupe ce qu’il a vu.
Bharash demande à Imbok plus d’information sur les gargouilles, et il lui répond que ce sont les protecteurs du ciel à qui seuls les très petits et très rapides échappent. Nous apprenons qu’Imbok a plus de 100 lunes, soit environ 7 ans.
En fouillant les cadavres, Sophrosyne trouve un petit bracelet en or et un grimoire à moitié calciné qu’elle refile à Lith.
C’est l’heure du dodo et Vorn monte la garde, la nuit est calme et reposante.