29 Uktar 1490
🌕 PLEINE LUNE (et tout le monde s’en fout désormais) mais non c’est beau une pleine lune
La majorité du groupe dort très bien ; celui qui a fait des insomnies est Voorsharkaar, qu’on retrouve au réveil jouant à se lancer des petits cailloux avec Vorn. Sophrosyne l’informe aimablement que s’il avait du mal à dormir, il aurait pu venir dormir tout près d’elle, qu’on dort bien ainsi - ce que Falorin confirme joyeusement. Une fois n’est pas coutume, ces propos laissent Voorsharkaar dans un état de confusion embarrassée. Il a dessiné le symbole de Tyr sur son bouclier à motif de minotaure et tire toujours une tête d’enterrement, encore plus que d’habitude.
La joue de Falorin s’est couverte de veines noires et son oeil a une sale allure, signes que sa malédiction prend vraiment de l’ampleur.
Le groupe se prépare à ouvrir la porte et combattre ce qui se trouve derrière (Acererak, certainement). Entendant cela, Thlad flippe un peu et sort son épée d’ombre du “trou dans la dimension”, ce qui choque Cendre qui trouve que ça ressemble à une mise bas. Thlad réplique que ce n’est pas grand chose à côté du sac en peaux humaines qu’on trimbale avec nous, révélant ainsi la vraie nature du sac-rifié à tout le groupe, au grand dam de Sophrosyne qui lui faisait signe de se taire et est mise sur la sellette pour avoir su et n’avoir rien dit. Dégoûté, Bharash balance le sac à Vorn qui le transportera désormais.
La dernière clé est placée dans sa serrure et la porte coulisse vers le bas, révélant un escalier en marbre noir de 6 mètres de large d’où monte une lueur orangée et de la chaleur. Falorin et Cendre descendent en premier et arrivent sur une plateforme surplombant une vaste salle triangulaire avec un bassin de lave 6 mètres plus bas. Un énorme cylindre en cristal bleuté (3 mètres de large, 6 mètres de haut) est maintenu en l’air par trois étais en adamantium. A l’intérieur tournent des formes spectrales dont on aperçoit parfois le visage et des cris s’en échappent. Quatre longs tentacules noirs enserrent le cylindre et le relient à la lave, mais la vision la plus horrible est la monstruosité desséchée de la taille d’un petit éléphant, suintant d’un liquide noirâtre, qui est rattachée au sommet du cylindre par un cordon ombilical noir. Pour Falorin, c’est clair, c’est un atropal, une sorte de dieu mort-né. De temps en temps une âme arrive au travers des murs et se fait capter par le cylindre, mais surtout des âmes qui tentent en vain de se raccrocher aux parois sont aspirées par le cordon ombilical et s’en vont alimenter l’horrible créature.
A l’opposé de la salle, un autre balcon donne sur un mur de brume. Deux balcons latéraux sont recouverts d’amas de trésors. Tout au long de la plateforme où nous sommes sont percées des alcôves contenant des ossements humains et minotaures, que Cendre commence à balancer dans la lave mais il s’arrête vite lorsqu’il constate que les tentacules tressautent.
Les petits dieux s’agitent dans nos têtes et la majorité demande de tuer la chose (à l’exception de Unkh qui veut lui parler) ; Kubazan veut couper le cordon ombilical. Bharash inspecte la machine et estime que les étais en sont le point faible ; ils sont fixés à un anneau de cristal qui enserre le cylindre.
Sophrosyne, Cendre et Falorin décrochent les enfants de leur dos et les posent en sécurité dans l’escalier. Cendre court ensuite sur le mur pour rejoindre le balcon de gauche et s’attaque à un tentacule, le congelant et le brisant, faisant tomber le reste dans la lave. Un autre tentacule part s’en prendre à lui. Sophrosyne en poignarde un troisième qui passe à portée, Falorin met ses Lueurs féeriques sur le cylindre et les tentacules. L’atropal se met à vociférer dans une langue inconnue de tous avant de hurler, ce qui impose une charge de fatigue à tout le monde sauf le barde.
Tandis que Noludek tire efficacement trois flèches contre les morts-vivants sur l’atropal, Bharash fait un Pas brumeux pour atterrir au sommet du cylindre ; il glisse et manque de tomber mais parvient à se raccrocher à la dernière seconde, et s’attaque au cordon à coups de marteau. Le cordon explose comme un fruit trop mûr et tombe dans la lave, sous le regard de l’atropal qui fait bleuargh. Bharash lui tape douloureusement dessus, il riposte en volant un peu d’énergie vitale au paladin.
Cendre se débarrasse d’un deuxième tentacule. Le troisième saisit Sophrosyne et l’amène au-dessus de la lave avant de l’y laisser tomber. Bien que plus résistante au feu que ses camarades, la tiefling subit pas mal de dégâts et se hâte de sortir de son jacuzzi improvisé par un Pas brumeux qui la ramène sur la plateforme. Elle poignarde le tentacule quand il repasse devant elle, se plaque contre le mur et nettoie rapidement la lave qui couvre son armure et commence à durcir au niveau des articulations.
Falorin se prend un jet de glace craché par l’atropal, Noludek continue à tirer, et Bharash à frapper, faisant exploser la chair de l’atropal sous les impacts de lumière divine. Des morceaux de la créature tombent dans la lave ; il donne un coup de son moignon de bras à Bharash puis tente de s’éloigner vers un coin de la salle, mais le paladin lui assène une frappe divine au passage. Cendre bondit sur le balcon du fond et transperce l’atropal de son bras, lui arrachant la colonne vertébrale. Il crie une dernière fois, désemparant encore plus Sophrosyne, puis se met à tomber vers la lave et meurt dans d’atroces souffrances bien méritées.
Tombe aussi dans la lave Bharash qu’un tentacule a saisi et balancé de manière similaire à Sophrosyne ; pour lui sauver la vie, Falorin le transforme en triton de feu, ce qui rend le bain brûlant plus confortable à défaut d’être agréable. Sophrosyne et Noludek achèvent les deux tentacules restant.
Vorn, qui s’acharnait depuis le début du combat à frapper du marteau sur le point d’ancrage d’un étai à la plateforme, parvient enfin à desceller celui-ci, faisant basculer le cylindre instable dans la lave… et droit sur Bharash. Le paladin se téléporte d’un Pas brumeux en sécurité sur le balcon du fond aux côtés de Cendre.
La chaleur de la lave fait s’opacifier le cristal qui explose ensuite en un halo de lumière et de shrapnel. Les âmes libérées s’envolent par milliers comme des papillons de lumière dans toutes les directions : certaines vers le toit, d’autres au travers des murs. L’instant est magique et magnifique, alors que le groupe réalise qu’il vient de mettre fin à la malédiction du Chult.
La paix ne dure hélas pas longtemps : une voix hurle “Immondes pourceaux ! Mon oeuvre ! Qu’avez-vous fait ?“ et apparaît sur le balcon du fond un crâne qui flotte au-dessus d’une robe pourpre et rouge pourrissante, irradiant d’une puissance incommensurable. Acererak, l’archiliche, vient de faire son apparition et il n’est clairement pas content. A ses côtés flotte une sphère de ténèbres qui absorbe toute lumière.
Son apparition provoque la fureur des petits dieux qui hurlent tous en même temps de le détruire, de le rendre au néant. La plus enragée semble être I’jin qui pare les ailes de glace de Cendre d’une lueur iridescente et lui confère une partie de sa force et de sa puissance. Malheureusement, Cendre s’avère incapable de toucher Acererak : tous ses coups ratent ou sont défléchis par un bouclier invisible.
Il y a comme une vague qui part d’Acererak et l’instant d’après, c’est comme s’il avait bougé légèrement [Time stop]. Un impact de foudre frappe Voorsharkaar qui est pris de soubresauts et la décharge poursuit son trajet vers Lith, Falorin et Noludek, leur faisant très mal à tous. Les ossements dans les alcôves se relèvent et reforment des squelettes ; Vorn en réduit un (humain) en farine d’os, Noludek un détruit un second de son épée, et Sophrosyne s’attaque à un autre (minotaure).
Falorin aimerait faire danser Acererak mais le sort n’a pas du tout l’air d’affecter la liche qui ne trouve pas ça drôle. En réponse, il envoie sa mini-orbe d’annihilation sur Falorin qui parvient à l’esquiver et elle dévore le mur derrière lui. Thlad s’exclame “Oh ça je sais faire !“ et il pose la main sur la couronne d’opale noire qu’il porte pour tenter de prendre le contrôle de l’orbe. Cendre tente à nouveau de frapper Acererak mais un mur de force invisible continue à bloquer ses coups.
Voorsharkaar soigne Falorin et lui-même, et on dirait que Falorin profite enfin pleinement des soins. Le prêtre de Tyr se tourne alors vers la liche, qui lève la main vers lui et prononce un mot dans un langage que seuls les dieux peuvent prononcer. Redoutant le pire, Falorin tente de contrer le sort mais celui-ci est trop puissant, et Voorsharkaar tombe au sol comme une marionnette dont on a coupé les fils.
Voyant cela, Sophrosyne se retourne contre son ennemi minotaure et le détruit à coups de dagues rageurs. Falorin crée une porte dimensionnelle et emmène avec lui Vorn auprès d’Acererak, qui accueille le barde avec une baffe (il n’a vraiment pas aimé le coup de la dance hein ?). Bharash les rejoint avec son Pas brumeux et parvient à toucher la liche, qui riposte. Cendre fait également un Pas brumeux et se fait aussi accueillir par des coups.
Il y a du monde au balcon, et Sophrosyne dont c’est pourtant la spécialité ne peut pas trouver une place pour s’y rendre. Elle va donc aider Thlad à prendre le contrôle de l’orbe en l’encourageant, mais le drow ne parvient pas à faire plus qu’empêcher Acererak de reprendre le contrôle - ce qui est déjà pas mal avouons-le. Keshma propose de creuser un tunnel derrière le balcon pour dégager un peu de place et elle fusionne dans la pierre pour s’y rendre.
Cendre injecte son ki dans la non-vie d’Acererak et pertrube un peu les manoeuvres de combat de la liche, mais pas assez pour l’empêcher de faire tournoyer son bâton au-dessus de sa tête. Une lueur rouge pulse au centre du disque ainsi formé et un rayon rouge désintégrant transforme Bharash en poussière sous les yeux de ses compagnons médusés. Vorn venge la mort du paladin en utilisant le sort qu’il avait placé en lui, ce qui fait tomber le bouclier de force et permet enfin à Noludek de décocher ses flèches à la liche.
Sophrosyne prononce le mot d’activation de Signet, embarque Luciole sous son bras et crée une porte dimensionnelle qui les amène tous deux sur le balcon de droite. Obo’laka semble avoir envie d’en découdre pour une fois et il booste les attaques de la voleuse, qui balance une dague feuillet sur Acererak.
Sentant le vent tourner à son désavantage, Acererak balance “J’aurai ma revanche, bande de crevures !“ et fait mine de se téléporter pour fuir. Falorin tente de contrer son sort de téléportation, sans succès. Déjà la liche commence à disparaître… mais c’est sans compter sur Yaka et Lith. Alors que le premier se jette au visage d’Acererak pour le mordre, et que celui-ci balance son bâton pour le repousser, le second lance son contresort et c’est une archiliche très surprise qui réapparaît pleinement sous les yeux de tout le monde. Et sous le marteau de Vorn qui vient lui écraser violemment le crâne, mettant ainsi fin à l’existence physique d’Acererak qui a juste le temps de marmonner “Je re-“ avant de s’évaporer. Sa robe vide tombe au sol, tout comme son bâton et son médaillon.
Nous avons tué une archiliche, un créateur de dieux.
[+15 000 xp]
ACERECHOU EST MORT. Enfin, son incarnation actuelle. Enfin, celle qui s’occupait de la tombe. Enfin, jusqu’à ce qu’il rejoigne son phylactère.
Bon, OK, on l’a renvoyé chez lui pour quoi… 1 millénaire ? 1 siècle ? 1 décade ? 1 an ? 1 mois ? 1 semaine ? 1 jour ? 1 heure ? 1 minute ? 1 round ? Pas du tout ?
Partie du 24 novembre 2024
- avec Julien, Olivier, Fabian, Laetitia, Xavier et Sam
La der des ders
En un petit tas au sol restent le bâton d’Acererak, son amulette, son casque bizarre et sa toge toute pourrie, ainsi que les objets magiques de Bharash.
Keshma rejoint enfin sur la plateforme du fond en ouvrant un trou dans le mur après avoir creusé un tunnel tout autour de la salle. Falorin lui demande de ressusciter Bharash mais elle annonce ne pas pouvoir faire cela. Les affaires de Bharash sont emportées dans le sac-rifié.
La plateforme où se trouve Sophrosyne, ainsi que celle en vis-à-vis, portent des urnes, des coffrets magiques, bref toutes sortes de contenant ornés de runes. Lith la rejoint et décrète qu’il s’agit de phylactères (respectivement 12 et 14 sur les plateformes). Le groupe caresse l’idée de les balancer dans la lave pour les détruire mais il est improbable que cela fonctionne. Les jeter dans la sphère d’annihilation contrôlée par Thlad ne fonctionne pas mieux. Il est donc décidé de les emporter pour les confier à des gens qui sauront comment les détruire et Cendre ramasse la toge et le bâton d’Acererak pour improviser un baluchon, mais le bâton est empli d’une présence haineuse et il le lâche bien vite. Falorin emballe le bâton dans sa cape et le porte sur son dos. Les phylactères sont emportés.
Sur le balcon d’entrée, Thlad et Noludek constatent la mort de Voorsharkaar, sur qui le sort de guérison de Falorin n’a pas fonctionné. Noludek lui ferme respectueusement les yeux.
Keshma demande qu’il l’a libérée de sa bouteille - il s’agit de Cendre - et nous informe que pendant un an et un jour elle ne pourra pas l’aider, mais que si quelqu’un promet de la faire sortir de la tombe elle pourra lui accorder un voeu unique. Falorin se porte volontaire et on discute longuement pour s’assurer de la juste formulation du voeu : sur une suggestion de Lith, il est convenu de demander “Je souhaite d’avoir immédiatement la capacité (tant magiquement que matériellement) de pouvoir lancer une fois le sort de résurrection véritable à ma convenance.”. Pendant qu’on peaufine la tournure, Keshma façonne une petite statuette en marbre noir représentant Sophrosyne avec supplément de courbes et vêtue comme une danseuse du ventre, qu’elle remet à son modèle ravi.
Falorin finit par prononcer son voeu et reçoit, outre la connaissance du sort de résurrection, un énorme diamant au coeur bleu de la taille de son poing (qui vaut au bas mot 25000 po) que Sophrosyne admire avec émotion - et Yaka avec gourmandise. On constitue un petit tas avec les cendres de Bharash et ses écailles que Sophrosyne avait conservées.
Pendant que Falorin commence à incanter et qu’un nuage de poussière s’élève petit à petit au-dessus du tas de cendres, pendant qu’il retisse dans la Toile la vraie forme de Bharash, Cendre nettoie soigneusement le visage de Voorsharkaar et lui met les bras en gisant avant de l’emballer dans une couverture.
Les trois créatures enfantines nous demandent ce qu’il va advenir d’eux : nous leur expliquons le choix, le retour de leur âme au cycle ou rester sous leur forme actuelle ; mais ce qu’ils veulent surtout c’est revoir le soleil.
Tandis que le diamant fond petit à petit, Falorin termine de reconstituer l’enveloppe physique et drakéide de Bharash mais elle n’est pas encore animée.
[Dans l’autre monde, Bahamut parle à Bharash et lui dit qu’il l’a jugé digne de le servir à nouveau, il est prêt à le réaccepter. Mais une porte s’ouvre sur une salle pleine de nains qui travaillent le métal, Moradin la traverse et offre le choix à Bharash de continuer à le servir lui. Le dieu qu’il choisira l’aidera à revenir parmi les vivants.]
On entend résonner un bruit de forge, Falorin sent l’odeur du métal en fusion, et c’est comme si quelqu’un martelait le corps de Bharash : il prend des coups et change de forme pour reprendre une apparence de nain… sauf qu’il n’est plus blond à la peau pâle mais a la peau matte et les cheveux roux. Seuls ses yeux bleu glacier n’ont pas changé.
Bharash se réveille, regarde autour de lui et nous reconnaît. Notre paladin est revenu parmi nous !
Unkh et Moa, par contre, ont disparu comme nous le confirment les autres petits dieux.
Reste la question cruciale de comment sortir d’ici. Yaka traverse le portail de brume en éclaireur et arrive dans un couloir. Nous lui emboîtons le pas et le couloir mène à une chapelle de basalte avec des colonnes et un autel d’obsidienne sur lequel est posé un long sac de cuir ouvert. Huit créatures à oeil unique sont enchaînées au mur et nous regardent entrer sans agressivité. Ce sont des nothics, des arcanistes qui ont fini consumés par leur recherche de connaissances.
Ils parlent en Commun des profondeurs que Bharash et Thlad comprennent et interprètent, et demandent qu’on les libère. Encouragée par le groupe, Sophrosyne crochète habilement les serrures les unes après les autres avec sa Main de mage. Les nothics étaient des apprentis qui étudiaient aux côtés d’Acererak mais il ne les a pas jugés à la hauteur et les a transformés ainsi ; les apprentis méritants étaient transformés en liches pour continuer à le servir tandis qu’eux devaient attaquer quiconque entrait dans la salle. Visiblement cette instruction ne s’appliquera pas à nous pour l’instant et à la place ils nous indiquent comment sortir de là : il faut suivre le chemin violet dans le couloir au fond de la salle appelé pompeusement le Couloir de l’Irrévocabilité.
On leur demande à quoi sert le sac sur l’autel et ils expliquent que les Soeurs Couturières amenaient parfois quelqu’un dedans. En s’approchant on comprend que c’est une housse mortuaire enchantée pour conserver les corps et les protéger de la décomposition ; nous mettons le cadavre de Voorsharkaar dedans et emportons le tout.
L’entrée du couloir est camouflée derrière une tenture noire ; au sol, trois traits de couleur partent en zigzagant vers des porches : un rouge, un doré et un violet. Une unique torche brûle tout au fond du couloir et un squelette carbonisé pointe du doigt vers un autre porche auquel ne mène aucun chemin coloré. Une plaque de bronze indique “Contemplez le sort de ceux qui me défient“. Le plafond porte des traces noires de suie.
Cendre suit précisément le tracé violet et pose la main sur la paroi de pierre sous l’arche correspondante. Sa main s’enfonce comme dans de la boue ; il s’encorde et pénètre entièrement dans le mur. Le passage mène dans une bibliothèque aux murs peints couleur de sang séché, qui sent le papier moisi et baigne dans la douce musique d’un dulcimer. Les étagères sont chargées de centaines de livres. Au fond, une silhouette est penchée sur un comptoir. Ne voyant pas de danger immédiat, Cendre se désencorde et tire trois fois sur la corde pour nous dire de le rejoindre.
La silhouette est un vieil homme à la peau claire assoupi sur une chaise, un livre posé sur les genoux. Falorin regarde les livres mais Lith se jette dessus tout excité. Le vieil homme se réveille et se présente comme étant Monsieur Fox avant de nous demander ce que nous voulons. Nous lui expliquons que nous cherchons à sortir de la tombe, chose qui - dit-il - lui est impossible car il a été invoqué, a passé un pacte avec Acererak et est désormais contraint de rester ici. Depuis il veille sur les livres et s’assure que personne ne les fait sortir de la bibliothèque.
Il reconnaît Vorn quand il le voit et ça l’amuse qu’on l’appelle ainsi car son vrai “nom” est en réalité “version zéro du réceptacle neuronal” ou V0RN. M. Fox a autrefois assisté l’arcaniste qui l’a conçu dans sa création ; il s’agissait toutefois d’un prototype non doué de parole qui devait encore être amélioré, mais quelque chose a dû pousser l’arcaniste à entrer dedans en urgence pour échapper à sa propre mort. On peut donc supposer que c’est elle dont l’esprit anime désormais Vorn.
A notre demande, il nous indique comment sortir d’ici : on voit la porte qui n’a pas de chemin, on l’ouvre et nous trouverons derrière un portail qui mènera vers la sortie.
Lith veut désespérément rester dans la bibliothèque pour tout étudier, notre proposition de lui laisser une heure pour retranscrire un sort ne lui suffisant pas. Falorin échoue lamentablement à le convaincre de partir, mais son “cousin” Thlad se montre beaucoup plus persuasif, d’autant plus après avoir indiqué au mage que M. Fox est en réalité un puissant fiélon, un arcanoloth. La mort dans l’âme, Lith accepte de repartir avec nous et Sophrosyne remercie le vieux bibliothécaire en infernal, ce qui semble l’amuser.
Le couloir mène à une pièce relativement petite contenant un bassin empli d’un liquide noir, épais et luisant qui rappelle à Cendre le bassin des prêtresses Yuan-ti. Les murs sont ornés de bas-reliefs représentant des étoiles noires aux rayons imbriqués artistiquement. Selon les enfants, c’est par là que passaient les Soeurs couturières pour sortir de la tombe, elles devaient donc posséder une clé. Sophrosyne furette dans les possessions prises sur les cadavres des Soeurs et retrouve le trousseau de 8 clés, qui devaient servir à libérer les nothics, et les billes noires. Falorin en prend une et la jette dans le bassin où elle fait “glop” en s’enfonçant. La masse liquide s’élève alors et forme une copie conforme de l’obélisque d’obsidienne. Bharash pose sa main dessus et disparaît, suivi par le reste du groupe.
Une vive lumière aveugle le groupe et des bruits assourdissants l’étourdit ; chacun sent sur sa peau la chaleur du soleil et l’air frais. Quelqu’un se met à crier “Eh ! Ils sont là !” suivi par un concert d’autres voix, certaines reconnaissables, d’autres non. Lorsque nos yeux se sont habitués à la clarté, nous voyons notre comité d’accueil constitué de Dross, des prisonniers du miroir qui sont sortis on ne sait comment de la tombe, d’Artus et Appât, bref tous nos alliés.
Les trois enfants ne se sentent pas très bien et commencent à tomber en morceaux, mais ils nous remercient de leur avoir permis de revoir le soleil une dernière fois.
Tous les objets magiques que nous avons récupérés dans la tombe se désagrègent aussi : la mandoline de Falorin, le bâton du python de Voorsharkaar, et tous les objets liés aux petits dieux. Des tas de poussière constitués par les objets s’élèvent des animaux fantomatiques représentant les neuf dieux, ou plutôt les sept puisque manquent à l’appel Unkh et Moa. Ils nous remercient chacun à leur manière et nous disent au revoir puis filent en direction d’Omu ; on entend un lointain “Comment ça je n’ai plus de serviteurs ?!“ outré en guise de dernier adieu.
Dross s’enquière du sort de Voorsharkaar et nous sommes contraints de lui annoncer la mauvaise nouvelle - la bonne étant que nous avons bien l’intention de le ressusciter. Tout le groupe fait route vers la sortie de la ville. Thlad, qui porte toujours la couronne d’opale noire, n’a plus la sphère d’annihilation assortie ; il est plutôt satisfait de lui-même car la Reine Corbeau sera contente qu’il puisse continuer à la servir. En chemin, Sophrosyne rend Signet à Artus.
Le campement de Syndra est devenu un lieu de ralliement pour plusieurs factions dont la Bannière Jaune qui y a également monté une tente. Dross et Zaal, le minotaure de Lukana, n’ont pas l’air de se comprendre. Keshma nous propose une dernière fois de la suivre dans son Palais de Jade comme serviteurs mais nous déclinons l’offre, seul Yaka la suit alors qu’elle les transporte tous deux magiquement.
Thlad a très envie de nous suivre à Port Nyanzaru qu’il a connu lorsque ce n’était encore qu’un petit village au bord de l’eau, mais s’inquiète un peu se savoir si les gens l’ont bien oublié et/ou le croient mort.
Notre groupe est le premier à passer par le cercle de téléportation et c’est plus facile d’y tenir tous avec un Vorn réduit en taille. Nous nous retrouvons dans le salon d’O’tamu où Salia file chercher le maître des lieux pour ne pas voir Falorin et Cendre se laver sans ménagement dans la fontaine ornementale. O’tamu et Syndra nous expliquent que nous sommes partis durant six jours et que Pépé Zitambé est mort il y a deux jours. Le groupe échange des regards inquiets mais s’accroche à l’idée que son âme n’a pas eu l’occasion d’être absorbée par l’atropal.
Mené par Lith et Thlad, tout le groupe se rend au temple de Savrass pour leur confier les phylactères. Les prêtres sont en deuil, vêtus de blanc, et nous invitent à assister à la cérémonie d’adieu à leur grand-prêtre.
Nous prenons ensuite la route du temple de Sunie pour procéder à la résurrection de Voorsharkaar. Comme d’habitude, les portiers veillent au grain et l’aspect de Thlad ne leur plaisant que moyennement, le drow est envoyé vers le “coin des moches”. Toutes ces prêtresses en liberté le rendent très nerveux et il s’attend à tout moment à les voir sortir un fouet pour le punir, mais Sophrosyne a tôt fait de le rassurer en lui disant qu’on ne fait pas ce genre de choses ici - à moins qu’il ne soit demandeur évidemment. Solena arrive et nous requérons qu’une résurrection soit accomplie sur Voorsharkaar ; elle est d’accord et programme le rituel pour le soir même. En attendant, nous devons nous laver et nous apprêter afin de faire honneur à notre ami, ce que Séraphine fait avec plus d’enthousiasme que d’efficacité sur Sophrosyne.
A la nuit tombée, nous descendons le long de la falaise vers le mausolée. Le corps de Voorsharkaar repose sur une dalle de marbre blanc ; il est vêtu de bleu, les bras croisés, son symbole divin bien en évidence. Solena tend un calice et Sophrosyne y dépose le diamant nécessaire au rituel. Solena ne sait pas trop si Voorsharkaar acceptera de revenir parmi les vivants, aussi elle nous demande à chacun d’exprimer les raisons pour lesquelles nous voulons qu’il revienne à la vie:
- Cendre lui rappelle que sa quête de rédemption n’est pas finie.
- Falorin lui rappelle qu’il n’a pas fini la mission que Tyr lui a confiée.
- Bharash tient un discours émouvant : “Voorsharkaar, l’absence de Tyr te pesait dans cette tombe, mais tu as porté ce fardeau et soutenu notre groupe jusqu’au bout. Ton histoire n’est pas encore terminée, nous sommes sortis vainqueurs de ce tombeau, et tu peux reprendre ta vie à nos côtés, ainsi qu’au côté de Tyr. Reviens, mon ami.“
- Noludek lui rappelle qu’il lui a promis de lui présenter sa communauté et que ça ne peut se faire qu’en personne.
- Sophrosyne lui rappelle qu’elle a promis de mener une vie meilleure mais que ça n’a pas de sens de lui faire une promesse s’il n’est pas là pour la voir la tenir.
Après cela, Solena implore Tyr de laisser revenir son prêtre et verse doucement sur la tête de Voorsharkaar l’eau bénite contenue dans le calice. Un moment passe (trop long au goût de Sophrosyne inquiète qui va se blottir contre Cendre) puis sa poitrine se soulève une première fois, suivie d’une deuxième, comme s’il dormait. Il finit par ouvrir un seul oeil, le droit, et prend une grande inspiration avant de se redresser. Son oeil gauche reste fermé tandis que Solena lui explique ce qui s’est passé. Voorsharkaar annonce qu’il ne voulait pas revenir mais que Tyr l’a convaincu de ne pas être injuste envers ses amis et de revenir parmi nous. Il ouvre enfin son oeil gauche et celui-ci est devenu brun là où l’autre est resté bleu.
Cendre se précipite vers lui et le serre dans ses bras, suivi de Sophrosyne et des autres.
La bonne humeur du groupe n’est pas altérée en apprenant que leurs chambres à la villa ont été réquisitionnées pour l’orphelinat et envahies par les enfants, et qu’ils devront loger au Repos de Kaya. Lith envoie un message à Eku pour la prévenir que nous avons fini notre mission et sommes rentrés à Port Nyanzaru.
Falorin ronchonne tout de même un peu en apprenant que sa belle et grande chambre n’est plus sa chambre, mais Sophrosyne compte bien faire construire une annexe pour qu’ils récupèrent tous une chambre sur place - ce qui ne contente pas Falorin qui veut sa chambre.
Et le soir, c’est la fête !