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Lucy in the sky without diamonds
Lorsque le soleil se lève, Imbok attend au milieu de la pièce et dit que nous aurons accès au temple où se trouve un cube supplémentaire. Il accompagne Cendre dans la hutte du chaman tandis que Bharash et Sophrosyne fourrent des stocks de nourriture longue conservation (poisson cuit/séché, fruits…) dans le sac-rifié.
Cendre revient de la hutte avec une brochette de poisson séché que le chaman lui a donné, ce qui pousse le reste du groupe à aller quémander d’autres brochettes. Le chaman explique que nous pouvons laisser nos affaires au village pendant que nous explorerons le temple.
Une pirogue permet de traverser la rivière et amène le groupe au temple, qui est situé dans un genre de marais, avec des monolithes en forme de grenouilles tout autour. En haut de l’escalier qui mène à l’entrée, les portes sont entrouvertes. Passant la tête par les portes, Falorin et Sophrosyne voient des trésors partout, dans tous les coins : amphores, coffres, armures dorées, lances, diamants… Au fond, une statue de grung affronte un kamadan. Au-dessus de la statue est écrit : “Nangnang nous enseigne de ne servir que nous-même“. En dessous est gravé un rappel de la légende. Falorin convainc Imbok d’entrer dans le temple se servir en trésor malgré l’interdiction du chaman. Imbok entre et commence à toucher à tout, à ouvrir les coffres, à se coiffer d’un casque et à utiliser un plat en or comme bouclier, le tout sans conséquence.
Derrière la statue se trouve une porte avec une inscription : “Que le plus riche d’entre vous m’apporte ses présents“. Tout le monde prend une pièce d’or, et Cendre deux, puis il s’approche de la porte et… rien ne se passe. Il tente de pousser les battants, sans succès.
De dehors, on entend “Oh non !” C’est Imbok qui est sorti avec ses trésors et se retrouve désormais avec une planche de bois vermoulu et un vieux bâton. Lorsqu’il retourne dans le temple, ses miteuses possessions redeviennent splendides et dorées. Sophrosyne se rue hors du temple et retourne ses poches, pour découvrir que les diamants qu’elle avait empochés discrètement ne sont que de la vulgaire verroterie. Sitôt le seuil passé dans l’autre sens, ils reprennent leur allure de diamants mais, dégoûtée, elle les laisse tomber au sol.
Parmi les trésors du temple se trouve un coffre en bois tout simple, que Bharash emporte jusqu’à la statue. Lorsqu’Imbok lâche la dernière pièce d’or qu’il tenait encore, la porte s’ouvre et révèle un piédestal avec un cube. Une rapide inspection ne révèle aucun piège et Bharash se saisit du cube. Le groupe ressort du temple sans anicroche et repart vers la pirogue pour retourner au village grung.
Imbok semble déçu que ce soit tout, mais sa déception est loin d’égaler celle de Sophrosyne. Cendre tapote le dos de cette dernière en affirmant que sa vraie richesse est intérieure, et Sophrosyne un peu déridée lui répond qu’il est pardonné en enroulant sa queue autour de la sienne. Ce gentil moment d’émotion est toutefois troublé par le bruit peu ragoûtant des intestins de Noludek qui se vident un peu plus loin, fâcheuse conséquence d’une tasse bue dans l’eau croupie.
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Partie du 16 septembre 2022
- Avec Fabian, Julien, Laetitia, Olivier, Samy et Xavier
De retour au village grung, on nous sert un genre de bouillie avec des algues et du poisson qui sent fort et goûte fort. Cendre engloutit son bol avant de demander du rab’, Noludek fait la fine bouche et ne mange pas, et Sophrosyne parfume et aromatise sa portion version porridge à la cannelle.
Le chaman nous décrit le chef kobold, Kakarol, comme étant un magicien portant une grande cape avec un oiseau. En passant nous mentionnons avoir tué le Chasseur, ce qui fait dire au chaman qu’il doit toujours y avoir un chasseur… et une proie. Même si “le chasseur” est plusieurs chasseurs. Quand le chaman repart, il continue sa comédie de faiblesse, probablement destinée à d’éventuels espions kobolds ou yuan-ti, pour minimiser le risque que représente sa tribu.
Nous décidons de nous mettre en route vers les kobolds avec Vorn ; Lith, Appât et Artus restent au village. Sophrosyne rend Cendre invisible et celui-ci part en éclaireur, laissant des signes pour Noludek afin de signaler les dangers et les pièges : 3 kobolds à proximité, un piège dans la chaussée, 2 autres kobolds. Il y a un ancien hangar à marchandises à hauteur duquel le groupe s’arrête et se cache, car ils ont été repérés par un kobold. Comme le bouclier de Bharash fait des reflets lumineux, les kobolds rentrent se cacher dans le hangar. Le groupe décide d’attendre le retour de Cendre sans bouger, avec Luciole (et Sophrosyne par ses yeux) qui monte la garde. Plus rien ne bouge du côté du hangar.
Au nord de la ville, Cendre découvre une placette près des falaises avec une obélisque noire de 4,50m de haut couverte de plantes grimpantes qui lui fait dresser les poils sur l’échine. Derrière l’obélisque, dans la falaise, il y a un passage obscur comme une fente dans la roche à moitié cachée par les plantes, et une deuxième entrée un peu plus loin. Trois gargouilles couvertes de mousse baissent les yeux sur l’obélisque depuis le haut de la falaise.
Cendre poursuit sa progression mais sa vigilance baisse et il évite de peu un piège fait de tiges de bambou affûtées, empoisonnées et tressées en raquette qui visait son museau.
Les 3 kobolds qu’il avait précédemment repérés sont à présent sur les toits, arcs prêts à servir, mais distraits par le bouclier réfléchissant de Bharash et par un gobelet en or illusoire créée par Falorin dans la rue. Profitant de leur dispute, Cendre les liquide promptement puis cache les corps. En repartant, il se fait tirer une flèche empoisonnée dessus mais parvient tout de même à nous rejoindre.
Le hangar a une double porte à l’avant et d’autres portes condamnées sur les côtés, tout comme les fenêtres du bas. En hauteur, d’autres petites fenêtres sont accessibles mais très étroites.
Pour faire sortir les kobolds du hangar, nous créons un bruit de voix derrière un mur et une illusion de jambe qui disparaît plus loin, mais ça ne prend pas.
Cendre escalade le mur du hangar pour rejoindre le toit mais les tuiles étaient piégées et se détachent ; il se rattrape de peu et se glisse par une des petites fenêtres. En face de lui, il y a 3 têtes de kobolds, et autant d’arcs qui lui tirent dessus. Il parvient néanmoins à entrer et liquide les kobolds.
Pendant ce temps, Bharash et Vorn vont droit sur la double porte et Bharash tente de l’ouvrir, mais le contact avec la poignée déclenche une explosion retentissante qui fait s’envoler les oiseaux. Falorin se cache dans une maison, Sophrosyne empêche Noludek d’approcher du hangar, et Bharash revient tout penaud. C’est Vorn qui ouvrira la voie en défonçant la porte au moment où Cendre, qui se promenait à l’étage du hangar, passe accidentellement au travers du plancher et atterrit au rez-de-chaussée.
Dans le hangar, une sorte de petit fort est construit à partir de bazar, et surtout il y a une tripotée de kobolds : un inventeur avec un sac sur le dos, un barbouillé de peinture bleue avec un bouclier à pointes et une épée suintante, deux espèces de mages à bâton (à l’étage), et deux guerriers plus classiques. Le combat débute entre Cendre, Vorn et les kobolds, bientôt rejoints par le reste du groupe au compte-gouttes. Beaucoup de choses se passent en peu de temps, impliquant de la foudre, des millepattes, des épines, du violet chaotique, des flèches, des baffes, un mur qui s’écroule, du poison et pour finir une hécatombe de kobolds. Quelques passages mémorables :
- Cendre qui fait un Pas Brumeux pour atteindre l’étage et réapparaît dans un nuage de plumes colorées ;
- La mort brutale d’un kobold, les jambes déchiquetées par les épines de Noludek ;
- Falorin qui distrait l’inventeur kobold d’un “Y a que moi qui peut toucher mon Bharash !” et lui fait lâcher sa fiole d’acide ;
- Vorn faisant de la purée du chef contre son propre bouclier ;
- Sophrosyne faisant “deux lancers, deux morts” avec sa dague ;
- Le dernier mage tentant de charmer Bharash pour qu’il épargne sa vie mais se faisant déboîter par Cendre.
Des petites pattes s’enfuient sur le toit, les derniers gargouillis des kobolds agonisants s’estompent et Sophrosyne, fidèle à elle-même, va leur faire les poches (ou ce qui s’en rapproche le plus sur un kobold). Elle trouve sur le chef une amulette chultaise en forme de serpent or et argent entourant un coeur taillé dans une gemme rose. Le picotement magique de l’amulette l’intrigue, mais l’explication assurée de Falorin comme quoi ce serait une amulette d’antidétection ne semble pas vraiment la convaincre. Diplomate pour une fois, elle l’informe qu’elle demandera tout de même à Lith de l’inspecter histoire de “déterminer la portée minimale de l’antidétection”, ce que Falorin approuve. Elle trouve également 350 po pour le groupe, une flasque de feu grégeois, et une flasque de poison que Bharash récupère.
Un bruit de bois qu’on déplace se fait entendre dans une pièce sur le côté, derrière une porte fermée dont Sophrosyne désamorce le piège avant de l’ouvrir pour laisser entrer Cendre. Un petit kobold portant une cape en tissu ornée d’un ara et une baguette couine de peur et balance des toiles d’araignées que Cendre esquive ; il va prendre le kobold par le col de la cape et le secoue (en tombent une pipe, du tabac à la pomme, un encas à moitié mangé…) avant de l’interroger.
Nous apprenons que la dragonne rouge lui a donné la baguette en échange du cube, qu’elle a pris ses meilleurs guerriers et nous attend au nord-ouest de la ville. Elle nous en veut beaucoup de l’avoir humiliée. Elle a également menti au chef Kakarol (car c’est de lui qu’il s’agit) en lui disant qu’il se transformerait en dragon.
Falorin récupère la baguette et “suggère” à Kakarol de nous dire toute la vérité au sujet des kobolds et de la dragonne : le clan est composé d’une trentaine de kobolds dont 15 en âge de combattre, il y avait 4 lanceurs de sorts dont les deux morts et lui.
Nous sortons du bâtiment… pour retrouver la dragonne perchée sur un bâtiment de l’autre côté de la rue, 6 mètres en hauteur, tandis qu’au pied du bâtiment s’alignent 6 kobolds : un portant un grand chapeau de métal avec une chandelle dessus, un portant une armure de bambou tressé et un bouclier, un portant du bambou et du lierre entremêlés pour former une armure, un portant un casque à cornes et un corset donc la généreuse poitrine est remplie de paille, un portant une cape noire, et un avec des poils collés sur le corps. Ces 6 kobolds semblent désagréablement familiers au groupe, chacun identifiant rapidement son alter ego.
La dragonne nous fait son plus beau et plus dentu sourire.
[+1500 xp]
Partie du 08 octobre 2022
Kobolds à fragmentation et Pitoyable la dragonne
- Avec Fabian, Julien, Laetitia, Olivier, Samy et Xavier
Falorin reste bien planqué à l’intérieur du bâtiment d’où il ne peut s’empêcher de se moquer de la dragonne et de sa “garde rapprochée” de pacotille, avant de charmer Kobold-Bharash et Kobold-Falorin d’un Motif hypnotique.
Kobold-Vorn s’approche de Bharash et se révèle plutôt singulier en apparence : musclé, l’odeur âcre, les veines saillantes de couleur noirâtre, il tient ce qui ressemble à un essieu garni d’une boule noire au bout avec lequel il frappe l’armure de Bharash, libérant une sorte d’acide noir quand la boule se casse.
Kobold-Sophrosyne se déplace souplement à la suite de son congénère, utilisant sa queue pour sauter par-dessus les restes de la porte enflammée, et tente de viser Bharash de ses deux dagues couvertes d’un liquide rouge-orangé mais rate. Pas plus avenant que le précédent, il arbore des pustules noirâtres sur le visage et se met à pleurer des larmes noires lorsque Cendre le transperce de ses griffes de glace qui finissent également recouvertes de sang noir.
Cette black parade est interrompue par la dragonne qui décide de prendre part au combat - mais sans trop se mouiller - et survole le groupe pour lui vomir du feu dessus, y compris sur les deux kobolds emo. Mentalement préparé à une telle attaque, le groupe la gère très bien et seuls Noludek et Vorn sont touchés, assez sérieusement dans le cas de ce dernier puisqu’une partie de son armure prend feu (pour le bois et les plantes) ou se déforme (pour le métal). Kobold-Vorn et Kobold-Sophrosyne n’ont pas autant de chance puisqu’ils prennent totalement feu, leurs pustules se boursouflent, s’étendent et explosent dans toute la zone, projetant des petits bouts de kobold dégueulasses sur les combattants les plus proches.
Fort mécontente du résultat, la dragonne s’adresse en draconique à Falorin toujours bien planqué dans son hangar : “Cafard, tu sortiras quand tous tes amis seront morts.” (traduction aimablement fournie par Bharash)
Kobold-Noludek, qui est perché sur le bâtiment où se trouvait la dragonne, repère son alter ego et lui tire dessus. Noludek riposte, ça fait un partout.
Kobold-Cendre est une copie bon marché de l’original et arbore deux espèces de griffes en verre bleu, qu’il lance vers Noludek mais rate.
Bharash décide à la surprise générale d’aller réveiller les deux kobolds charmés d’un petit souffle glacé, qui ne leur fait pas grand mal mais les sort de leur torpeur hallucinée.
N’ayant apparemment pas apprécié d’être transformé en brasero de jardin vivant par la dragonne, Vorn lui lance ses deux haches dessus et la blesse sérieusement. A première vue, il semble attaquer la dernière personne qui l’a blessé.
Kobold-Falorin, bien réveillé désormais, fait un kamehameha magique qui projette 3 Rayons ardents vers Cendre qui esquive le sien, et Noludek et Sophrosyne qui sont touchés par le leur.
Kobold-Bharash s’en prend à Vorn et lui inflige pas mal de dégâts de ses deux coups de lance. Voyant cela, Sophrosyne recouvre sa dague à venin de poison et va tailler en pièces l’odieuse créature qui s’en prend à son allié, le tuant sur le coup.
Falorin sort la tête du hangar et, rien que pour le plaisir, insulte la dragonne : “Donne-moi ton nom, que j’éradique ton ascendance !” tout en lançant ses Lueurs féeriques. Mais l’insulte et le sort ricochent pareillement sur le cuir épais de sa némésis, qui se contente de lâcher en Commun un “Pitoyable” dédaigneux (à moins que ce ne soit son nom ?) tandis que Falorin retourne se mettre à l’abri.
Cendre s’attaque à sa contrefaçon et tente de lui coller des gifles léthales, mais la vermine est agile et esquive ; la riposte de Kobold-Cendre ne rencontre toutefois pas plus de succès.
S’approchant du sol, la dragonne échoue à griffer Vorn mais a plus de succès pour mordre Sophrosyne, bien que celle-ci parvienne à esquiver une partie des crocs et du feu qui va avec.
Kobold-Noludek continue à s’en prendre à Noludek et le force à battre en retraite dans le hangar pour se soigner, aux côtés de Falorin et de Luciole qui tente de se faire oublier depuis le début du combat.
Bharash se dirige d’un Pas brumeux décidé vers la dragonne au nez et à la barbe de Kobold-Falorin, et invoque toute la fureur de Moradin pour la frapper au flanc. Du côté opposé, Vorn complète la tenaille de coups.
Kobold-Falorin, voyant son camarade faux moine en difficulté, envoie 3 Rayons ardents sur Cendre qui parvient à en esquiver un. Cendre invoque alors la bénédiction des Chwingas ; une couronne de fleurs se tresse sur sa tête et c’est comme s’il sentait tout le Chult derrière lui, tout ce qui est bon sur ce continent lui donner de la force. Il lance une série de frappes basses trop rapides pour être vues contre Kobold-Cendre et lui démantibule le corps.
Sophrosyne n’a pas apprécié de servir de jouet à mâcher à la dragonne et d’un coup de dague empoisonnée bien placé, lui agrandit quelque peu le sourire d’un côté de la tête mais échoue à égaliser de l’autre côté - à son grand regret. Narquoise, elle informe la dragonne qu’elle a commencé à récupérer ses écailles pour se faire une armure et qu’elle compte bien en avoir assez, après ce combat-ci, pour pouvoir la compléter.
Histoire d’ajouter l’insulte à la blessure, Falorin sort pour de bon de sa cachette et se moque à nouveau de la dragonne en lui demandant pourquoi les dragons n’aiment pas les paladins. La blague fait un flop (sans doute l’avait-elle déjà entendue) mais attire l’attention de la dragonne sur son ennemi juré enfin visible. Désignant Sophrosyne, elle demande en Commun au barde “Tu l’aimes bien celle-là, n’est-ce pas ?” avant de déchaîner toute sa force de frappe sur la voleuse. Si le premier coup de griffes la touche de plein fouet, elle parvient à esquiver en partie le second et Falorin lui épargne une nouvelle morsure qui promettait d’être douloureuse en détournant l’attention de la dragonne par une nouvelle moquerie. Kobold-Noludek défend sa maîtresse et tire deux flèches qui blessent Falorin, suivi par Kobold-Falorin qui lui envoie une balle de foudre.
Du côté opposé de la dragonne, c’est-à-dire côté queue, Bharash est saisi une nouvelle fois d’une inspiration divine et se taille un bon morceau de queue de dragon avec sa hache. Vorn n’est pas en reste et lui assène un nouveau coup de marteau, qui fait chanceler la créature massive sur ses appuis. Sophrosyne lui balafre le museau d’un autre coup de dague et prend conscience, à travers l’arme, du pouls extrêmement lent du coeur de la dragonne.
Fier et impitoyable, Falorin rive ses yeux dans ceux de plus en plus troubles de sa némésis et dans sa tête il prononce en un Murmure dissonant ces mots terribles : “Tu es à moi, tu ne m’échapperas pas, je te détruis”. C’en est trop pour la dragonne qui hurle de douleur et de terreur pures, des larmes de feu lui coulant le long du museau. Elle tente de cracher le feu une dernière fois mais n’y arrive plus, et elle s’effondre au sol, semant la panique parmi les kobolds survivants. Être morte de peur, dans son cas, est à prendre au sens le plus littéral.
Le combat s’achève rapidement, Vorn récupère ses haches, et Falorin, Sophrosyne et Bharash réparent à grands renforts de sorts leur allié grièvement endommagé. Les flammèches sur son corps s’éteignent et les bourgeons des végétaux qui l’ornent se rouvrent, indiquant qu’ils font désormais partie intégrante de sa structure.
Tandis que le groupe reprend son souffle et commence à s’intéresser au cadavre de la dragonne, des applaudissements se font entendre dans notre dos. Pensant avoir affaire aux grungs, Sophrosyne annonce au chaman qu’il arrive trop tard pour le spectacle, et est fort surprise d’entendre une voix rauque lui répondre “Chaman ? On m’a appelée par beaucoup de noms mais pas encore celui-là”. Se retournant, tout le monde voit une silhouette enveloppée dans une grande cape noire à capuchon, un masque d’argent lui cachant le visage, accompagnée d’un grand minotaure au poil noir et à une des cornes brisée. Falorin et Cendre se préparent aussitôt à se battre mais Sophrosyne les arrête d’un geste et procède aux présentations : le groupe a retrouvé Syndra et son acolyte se présente comme Dross. Vorn l’intrigue, comme souvent les gens qui le rencontrent pour la première fois. Elle constate que nous avons perdu des membres de notre groupe, tout comme elle. Nous n’avons toutefois pas le temps de préciser le statut (vivant aux dernières nouvelles) desdits membres car Syndra s’enquiert des cubes. Innocemment, Falorin demande de quels cubes elle parle, et elle croit à son ignorance : elle nous tend alors le cube de Papazotl que la voleuse qui l’accompagnait a trouvé dans un petit donjon au nord-est de la ville, y contractant un mal qui la fit mourir quelques jours plus tard. Sophrosyne répond qu’avec celui-là, cela fait donc 8 cubes en leur possession.
Il émane quelque chose de très froid de Syndra - enfin, d’encore plus froid que d’habitude compte tenu de son caractère pas chaleureux du tout. Elle nous informe qu’elle est au bout de ses forces et qu’elle souhaite récupérer le coeur de la dragonne afin d’accomplir un rituel qui lui permettra de gagner un répit. L’information intéresse beaucoup Falorin, mais Syndra lui répond que le rituel ne pourra pas fonctionner pour deux personnes, et qu’elle ne pourra pas non plus l’apprendre à Falorin car sa magie à lui vient de la musique. D’un regard, Sophrosyne fait comprendre au barde que la décision lui revient ; Falorin choisit de céder le coeur à Syndra.
Dross renverse la dragonne sur le dos et lui ouvre le sternum d’un grand coup de hache avant d’extraire le coeur qu’il tend à Syndra. Celle-ci s’éloigne dans une maison plus loin et une lueur verdâtre commence à sortir des portes et fenêtres indiquant qu’elle procède au rituel.
Tout étant bon dans le dragon, le groupe établit sa liste de courses que Dross, en expert du dépeçage et dépiautage, aide à compléter obligeamment au cours de l’après-midi : des petites écailles fines pour que Sophrosyne se fasse son armure ainsi qu’un rouleau de peau d’aile de dragon, un croc pour Cendre, des griffes pour Falorin, les cornes pour orner le masque de Vorn, les petites dents pour que Bharash en fasse des pointes de flèches. Sur ces entrefaits, Lith, Appât et Orvex rejoignent le groupe, suivis un peu plus tard par les grungs. Falorin encourage Imbok à goûter de la patte de dragonne et le petit gourmet procède, décrétant que ça a un goût piquant.
Ce n’est qu’à ce moment que le groupe se souvient de Kakarol, qu’ils ont laissé ligoté dans le hangar au début du combat ; si les cordes sont toujours là, le kobold, lui, s’est carapaté.
La nuit commence à tomber lorsque Syndra revient. Sa démarche est plus vive, et à la question de Sophrosyne de savoir si elle est sauvée, elle répond n’avoir gagné qu’un peu de temps : une semaine, un mois ?
Dross découpe une cuisse de la dragonne à ramener au village grung.
En chemin, Syndra nous apprend que la dragonne s’appelait Tsindelor, Amadou pour les nains - même si pour le groupe, elle restera Pitoyable la dragonne.
Reconnaissant Artus au village, Syndra va faire un bout de causette avec lui à l’écart du groupe.
Dross n’est clairement pas à l’aise au milieu des grungs : cannibales, amateurs de torture, il a un peu trop eu le temps de se familiariser avec eux au cours de ses deux visites au Chult en tant que mercenaire. Il semble surpris qu’on considère Syndra comme une Ménestrelle alors qu’elle “ne roule que pour elle-même”, selon ses propres mots. Elle est une marchande-née et une très bonne mage, mais c’est sa gonzesse Rémallia qui fait partie des Ménestrels, pas elle.
Le chef Yorb vient nous féliciter de notre victoire sur la dragonne et les kobolds. Il nous proclame Protecteurs de la tribu, et décrète que demain commencera l’éradication des kobolds ; les végépygmées suivront juste après, et Omu deviendra la ville des grungs. Sophrosyne approuve (sarcastiquement) ce programme politique ambitieux et demande si les Yuan-ti y auront leur tour ; Yorb bredouille que les Yuan-ti ne sont pas à Omu mais dans le palais royal.
Le chaman, lui, nous informe que nous n’avons pas tenu notre promesse de ramener Kakarol ; ce à quoi le groupe répond qu’au lieu de ça, nous avons tué la dragonne qui était une bien plus grande menace et dont la tête fera un plus joli trophée en haut du totem du village.
En guise de preuve que Kakarol était bel et bien notre prisonnier mais s’est échappé, Noludek montre la baguette d’entoilage que Falorin lui a donnée. Lorsque Sophrosyne, cherchant sans succès une autre preuve étayant leurs dires, sort l’amulette à la gemme rose, Syndra l’identifie comme une amulette de cicatrisation : lorsque son porteur est mourant, l’amulette le stabilise automatiquement mais ne lui permet pas de revenir à la conscience ou de récupérer des points de vie. Elle aide également à guérir lors des repos courts.
Falorin prend Lith à part et lui demande de but en blanc à quoi il sert, étant donné qu’il est systématiquement absent lors des combats. Outré, le mage répond qu’il protège nos arrières ainsi qu’Orvex et Artus dont personne ne se soucie alors qu’il semble dépérir depuis qu’il a perdu son anneau. Cendre se mêle à la conversation et insiste auprès de Falorin que Lith a son utilité dans le groupe - sans toutefois préciser en quoi. Lith tente de défendre son cas en informant le barde qu’il a beaucoup potassé son grimoire et connaît désormais le sort de Hutte de Léomund et qu’on sera bien contents d’en profiter. Le reste du groupe se mêle au débat, et après moultes palabres il est convenu que Lith s’occupera, en gros, de l’intendance et de la logistique : il entretiendra Vorn (dont il accuse le groupe de le lui avoir volé, provoquant une réplique de Sophrosyne comme quoi Vorn mérite plus de respect que ça), il fournira un abri avec sa Hutte, il identifiera les objets magiques, et il chargera Vorn avec des sorts - pour commencer, avec un sort de boule de feu.
Pour témoigner de sa bonne foi, il se met à réparer Vorn à grands coups de sorts, le remettant comme neuf. Cependant, lorsque Vorn est totalement réparé, cette fois-ci il ne replie pas les plaques de métal qui couvrent son coeur arcanique. Lith répare aussi le tabard de Bharash qui a pris cher pendant le combat.
Le chaman fait rassembler tout le village ainsi que le groupe autour de lui ; il fait s’asseoir les grungs et nous tend à chacun une boisson dans un crâne. Le breuvage sentant la vase, Sophrosyne l’aromatise comme un grand cru de vin rouge, et à la demande de Falorin, fait de même avec le sien pour lui donner le goût de sa boisson préférée, l’hydromel.
L’histoire commence, racontée en grung. Au début, le groupe n’y comprend rien, mais très vite les mots commencent à prendre sens comme s’ils étaient racontés dans leur langue maternelle.
[+2500 xp]
Partie du 10 novembre 2022
L’heure des histoires
- Avec Fabian, Julien, Laetitia, Olivier, Patrice et Xavier
Le chaman raconte l’histoire d’Omu :
- [version tl;dr]
Les hommes ont creusé trop profond, le dieu de la mort est arrivé et s’est enfermé dans la tombe et a placé les neufs cubes dans les temples, le nombre d’humains s’est peu à peu réduit et les Yuan-Ti ont pris possession de la ville, tout comme les kobolds et les végépygmées. - [version complète]
Il y a 2 siècles, à l’époque de la disparition d’Ubtao, la ville était occupée quasi exclusivement par les Omusians ; les grungs étaient des intrus qui vivaient près de la frontière et chassaient, grappillaient. Les 9 dieux dirigeaient les hommes et étaient cruels : chaque année, des hommes entraient dans les temples pour ne jamais en ressortir. La ville était immuable, très peu d’habitants quittaient Omu même si certains se languissaient de l’époque d’Ubtao.
Il y a 1 siècle, le Dieu de la Mort est arrivé à Omu sous la forme d’un homme sans visage. Il a tué les 9 dieux puis a disparu. Les hommes ont commencé à disparaître avec sa venue, ils ont creusé de plus en plus profond sous la ville et ont fini par entièrement disparaître, jusqu’à ce que les gargouilles surveillent la ville (elles ont été façonnées par les hommes sur ordre du Dieu de la Mort probablement). La ville appartenait alors exclusivement aux grungs mais le palais royal a attiré d’autres créatures il y a plusieurs centaines de lunes, dont les Yuan-ti, et ce fut le début d’une période sombre pour les grungs. Après avoir chassé les grungs dans toute la ville, les Yuan-ti ont fini par se confiner au palais et une paix fragile s’est installée.
Il y a environ 500 lunes (50 ans) soit 1/2 vie du chaman, une autre catastrophe s’est produite : les Yuan-ti ont creusé trop profond sous le palais et le Grand Cataclysme a eu lieu : la terre s’est ouverte en deux, l’eau s’est infiltrée partout, le puits de feu est apparu et la ville s’est enfoncée. Ensuite de nombreux “morts qui marchent” sont réapparus ; les Yuan-ti les ont combattu et leur chef est mort. Les zones abandonnées de la ville furent reprises par les kobolds et les végépygmées. Depuis, c’est le statu quo entre les différents peuples.
En tant que Champions des grungs qui avons tué la Mort Ailée, le chaman nous invite à poser toutes les questions que nous voulons et nous apporte les informations suivantes :
- Le Dieu de la Mort n’a pas de visage et son corps ressemble à la mort (un squelette ?). Il a fait surgir du néant l’obélisque d’obsidienne. Il possède un tombeau derrière ladite obélisque, qui est également la Tombe des 9 Dieux, dans lequel les derniers humains ont été enfermés.
- La dernière visite du Dieu de la Mort à Omu fut pour déposer le cube dans le temple de Nangnang ; les temples et leurs pièges existaient avant sa venue, mais pas les cubes : pourquoi dépose-t-il les clés de son tombeau dans les 9 temples ?! Orvex pense que les pièges servaient à une cérémonie rituelle pour les initiés. Le chaman aimerait qu’on ramène Nangnang à la vie ; il ne veut pas nous dire ce qu’il est vraiment, sinon qu’il est le père de tous ces grungs.
- Quand les humains mourraient, ce n’était pas la fin de leur travail.
- Les yuan-ti sont très nombreux et vivent dans un palais creusé sous l’ancien palais royal, accessible par une porte bien visible. Il y a peut-être d’autres entrées mais les éclaireurs grungs qui les ont cherchées ne sont pas revenus.
- Le chaman est convaincu que nous voulons tuer le Dieu de la Mort.
- Le dernier cube est en possession de Ras Nsi, devenu chef des Yuan-ti en armure brillante et à la peau noire, avec ses armées de morts-vivants. Avant, il avait des jambes, mais quand le chaman l’a revu il avait une queue de serpent.
- Deux catégories de gens entrent dans le palais : les Yuan-ti et les prisonniers. Leurs patrouilles empruntent généralement les grands axes de la ville. De temps en temps, ils font des razzias sur le village grung comme pour éviter que leur population ne s’accroisse. Et ils emportent les oeufs pour les manger…
(en parlant de manger, deux petits grungs essaient de manger Luciole)
Syndra examine la blessure noire de Falorin et lui explique que celle-ci est un symptôme de sa malédiction, tout comme elle a eu. Elle décrit par le menu ce qui attend Falorin tandis que son corps décline : les muscles qui fondent, le visage qui finit par devenir un crâne. C’est pour cela qu’elle porte un masque.
Après avoir créé un dôme de silence, Syndra nous demande de retrouver la trace du gars qu’elle avait envoyé dans le palais il y a 3 jours et dont elle a senti le sort d’Invisibilité prendre fin.
Falorin et Sophrosyne s’échangent la dague Yuan-Ti contre le pendentif et se lient à ces objets. Ils bavardent trop au goût de Dros et Syndra, qui lance un sort de silence total et absolu jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Tout le monde dort d’un sommeil sans rêve.