23 Uktar 1490
Au matin, Voorsharkaar emmène Cendre dans sa chambre après lui avoir bandé les yeux. Il pratique le rituel qui permettra d’enlever la malédiction du crocodile et extirpe une créature humanoïde illusoire du corps de Cendre avant de l’écraser. Cendre sent sent tout de suite plus léger mais hurle néanmoins et l’écho d’un cri bestial s’éteint en lui.
Le hurlement réveille tout le monde et Bharash va voir ce qui se passe ; il constate que tout va bien.
Le groupe au complet finit par se lever et rejoint la salle à manger où Rémallia a préparé le petit déjeuner avec ce qui traînait comme nourriture… et du tèj. Il y a aussi autour de la table Ortimay, Grigg, Grégoire et mini-Vorn avec sa ceinture.
Au bout d’un moment, Sophrosyne prend la parole de manière plus qu’hésitante et explique qu’elle nourrit un projet depuis longtemps et qu’elle veut leur en parler car elle aura besoin de leur aide et de leur contribution, et surtout qu’ils accomplissent son rêve si jamais elle n’en est pas capable.
Depuis plusieurs années elle met de l’argent de côté dans le but de construire un orphelinat comme celui où elle a grandi à Eauprofonde, où les enfants sont choyés et reçoivent une bonne éducation qui leur donne toutes les cartes pour se lancer dans la vie. Elle comptait beaucoup sur sa part du butin de groupe pour finaliser ce projet mais vu que le butin va servir à les équiper pour s’aventurer dans la tombe, il ne restera au final que les futurs 5% sur les revenus des navires marchands. Elle voudrait éventuellement impliquer O’tamu et peut-être Zhanti comme mécènes anonymes (tout comme son propre orphelinat était soutenu par un mécène inconnu) mais surtout nommer Eku directrice et relocaliser les enfants de son orphelinat dans le nouveau. Cendre pourrait donner des leçons de combat, de survie et de méditation. Grégoire, qui connaît son projet aussi bien qu’elle, pourra leur donner toutes les informations si jamais…
Ayant terminé son explication, elle regarde anxieusement ses camarades un par un pour connaître leur réponse, et c’est Cendre qui ouvre le bal en déclarant qu’elle est une belle personne. Voorsharkaar, Falorin et Bharash annoncent également la soutenir ; seul Noludek ne se prononce pas, semblant hésiter à croire Sophrosyne.
Rémallia sait qu’O’tamu cherche depuis longtemps un moyen d’apporter son soutien à Eku et que cela pourrait être de cette manière. Par ailleurs, la villa - qui est très grande - pourrait servir à héberger le nouvel orphelinat.
Sophrosyne se met à pleurer d’émotion (et de soulagement ?) mais rit au milieu des larmes lorsqu’Ortimay se déclare volontaire pour achalander la bibliothèque… à condition d’y accrocher une tête de licorne. Bharash espère que ce n’est pas une vraie tête de vraie licorne, et Ortimay lui confirme que non, ce serait une tête comme celle du navire !
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Partie du 26 mai 2023
Retour à Omu
- Avec Julien, Patrice, Fabian, Laetitia, Olivier et Sam
La matinée s’écoule dans une ambiance assez morose et sous un ciel lourd.
Cendre va méditer dans les jardins, à l’écart. A un moment il se plonge plus profondément dans sa méditation et se concentre sur sa phobie des ombres, pour s’en accommoder et apprendre à vivre avec. Cela semble plus ou moins fonctionner.
Bharash fait connaissance avec sa nouvelle armure et grâce à sa connaissance naine insufflée par Moradin, effectue des petits ajustements dessus qui lui prennent toute la matinée. Il décide aussi de dessiner le portrait de Moradin sur sa hache avec l’aide de Noludek, mais ses talents artistiques ne sont pas à la hauteur de sa foi et on espère que Moradin appréciera l’intention plus que le résultat.
[insérer ici dessin de la tête de Moradin]
Voorsharkaar récite la Prière du Croisé sur chacune de ses pièces d’armure. Quand il a fini, il retrouve Bharash à la villa et l’aide à équiper et ajuter son armure comme un bon petit écuyer. Ceci fait, il part se promener dans la ville avec une bannière enchantée pour chanter les louanges de Tyr et va porter assistance aux gens qu’il croise et qui ont besoin d’aide, faisant ainsi le bien autour de lui, parfois sans se faire remarquer.
Falorin cherche Zwen pour continuer son shopping mais le marchand n’est pas devant la villa. Des serviteurs lui apprennent que Zwen a été convoqué chez O’tamu pour une histoire de taxes, donc Falorin décide d’aller également au palais d’O’tamu.
Arrivé sur place, il est accueilli par Salia qui lui propose une collation et un verre de tèj et en usant de persuasion, parvient à convaincre la servante de l’introduire dans la pièce où le Prince et le marchand sont en pleine prise de bec concernant les biens vendus par Zwen. O’tamu est occupé à tenter de faire comprendre à l’Amnien comment fonctionne le commerce au Chult, qu’il y a des taxes à payer, qu’en plus il empiète sur le domaine de plusieurs Princes marchands puisqu’il vend aussi bien des objets magiques (domaine d’O’tamu) que des potions (ancien domaine de Jessamine), des tissus, des armes, etc. Falorin fait office de médiateur et les deux parties finissent par se mettre d’accord sur une taxe de 20% que Zwen paiera à O’tamu pour continuer à vendre ses biens. A tout hasard, Falorin a tenté de récupérer les prérogatives de Jessamine au prétexte que nous occupons désormais sa villa mais ça n’a pas marché.
L’accord conclu, Falorin et Zwen rentrent à la villa.
Sophrosyne part à la recherche de Grégoire et le trouve sur les quais du port. A la question de la voleuse s’il envisage de repartir, il répond qu’il pense à aider sur la Licorne et à servir de gros bras pour Ortimay pour compenser Grigg qu’il trouve trop gentil. Il évoque aussi l’idée de retourner à Amn… ou bien de s’installer au Chult, il ne sait pas encore trop.
Il lui donne l’argent de la vente des derniers poisons.
Ils discutent un peu du projet de l’orphelinat, que Sophrosyne songe à baptiser “Orphelinat de l’Ecaille Rouge”, une idée qui plaît à Grégoire à condition de donner des écailles rouges à tous les enfants - ou au moins, au meilleur élève parmi eux si le nombre d’écailles est insuffisant et qu’on ne trouve pas de nouveau dragon rouge à zigouiller. Il se propose pour donner des leçons de vie aux enfants et ça fait rire la voleuse qui insiste pour que ce soient des leçons de vie “droite” et pas de roublardise, mais elle approuve l’idée qu’il leur enseigne des choses (les maths, la valeur des choses, etc.) car pour elle, ce projet est aussi celui de Grégoire. Elle est un peu triste et contente à la fois que ce projet n’appartienne plus seulement à eux deux mais que tous leurs camarades aient désormais un rôle à jouer dedans.
Elle finit par lui dire qu’elle est désolée pour ce qui s’est passé à la Porte de Baldur et lui demande s’il lui en veut. Quand il répond que certains jours oui car même s’il avait peu de choses il a dû les laisser derrière lui, elle se décompose et il la gronde en disant qu’elle ne devait pas poser la question si elle ne voulait pas entendre la réponse. Mais il voit aussi ça comme l’occasion d’un nouveau départ, de faire peau neuve, donc ce n’est peut-être qu’un mal pour un bien.
Elle lui demande d’attendre qu’elle revienne avant de repartir - s’il compte repartir - et il lui fait un très bref câlin d’ours un peu embarrassé.
Au moment où il s’apprête à partir, elle lui fait remarquer qu’il l’appelle toujours “fillette” ou “gamine” et lui demande si c’est vraiment comme ça qu’il la considère. Mais elle devra se contenter d’un sourire énigmatique pour toute réponse et d’un “au revoir, Sophrosyne“ qui la laisse le bec dans l’eau. Elle rentre ensuite à la villa.
Le groupe rassemblé va faire les emplettes nécessaires et se prépare à repartir à Omu. Oloma restera à Pont Nyanzaru.
Ortimay arrive avec un tonnelet sous le bras : il s’agit de la bière naine commandée par Artus, 20 ans d’âge, qui a voyagé “dans un coin reculé de la cale” (comprendre : pas très légalement). Au moment de glisser le tonnelet dans le sac-crifié, le capitaine tique en reconnaissant en quoi exactement est fait ledit sac, mais Sophrosyne lui fait signe de ne rien dire.
Falorin fait du boucan en testant son nouveau tambour sous prétexte que c’est magique et que ça va l’aider, et Sophrosyne envisage de le ligoter - menace ou promesse ? ni le barde ni Ortimay ne parviennent à le déterminer.
Zindar rejoint le groupe avec des provisions pour quelques jours : rations, poisson séché, bouteilles de tèj, fruits verts etc. Il nous donne une semaine pour réussir notre mission et donner des nouvelles, sans quoi ils enverront une nouvelle escouade à la tombe. Il nous demande également de ne pas prendre de risques inconsidérés si la situation nous dépasse et que nous pouvons nous échapper ; il préfère nous voir échouer que ne pas nous revoir du tout.
Il nous explique que le Chult nous doit déjà beaucoup et qu’il préfèrerait que nous devions pas aller dans la tombe ; quand Sophrosyne lui dit que nous non plus, on préfèrerait ne pas y aller, il lui dit que personne ne nous en voudra si on change d’avis. Mais elle répond que si, nous nous en voudrons si on ne le fait pas et qu’il arrive quelque chose à une personne qu’on connaît, qu’on aurait pu éviter ça mais qu’on ne l’a pas fait, et il rétorque qu’il savait qu’elle dirait ça.
Selon lui, nous avons déjà gagné le respect des citoyens de Port Nyanzaru et il veut nous faire citoyens honoraires de la ville, mais pas seulement : il sort une petite boîte contenant des médaillons de la Société Ytepka au bout d’une cordelette rouge et nous fait signe d’approcher. Il nous tend à chacun le médaillon en faisant le signe du tricératops avec trois doigts (nous faisons le même geste) et passe le dernier au cou de Vorn. Mais Cendre précise ne vouloir devenir citoyen d’aucune cité. Zindar informe Sophrosyne que la Société Ytepka voit d’un bon oeil son projet d’orphelinat.
Sophrosyne cherche Rémallia du regard mais Ortimay l’informe qu’elle ne viendra pas : elle a mal vécu la lettre de Syndra qui lui interdit de venir à Omu.
Le groupe se met en route vers le palais d’O’tamu ; aux portes de celui-ci, Ortimay souhaite bonne chance à Sophrosyne et lui demande de revenir en vie, et la voleuse émue le serre longuement dans ses bras. Il ajoute que si nous ne sommes pas revenus dans une semaine, lui et les autres viendront nous chercher, et elle lui demande de n’en rien faire mais il se contente de sourire sans répondre.
Les portes du palais se referment derrière le groupe au coeur lourd ; nous nous rendons dans le cercle de téléportation et Lith incante le sort pour nous ramener au campement de Syndra. Ca se passe difficilement, même avec l’aide de Falorin, et pendant quelques instants l’environnement “clignote” entre le palais et la jungle, mais on finit par se retrouver devant la frêle Syndra. Voorsharkaar va délicatement l’enlacer et l’informe que Zindar la salue. Elle demande à Sophrosyne comment va Rémallia, et la voleuse répond qu’elle va bien mais qu’elle voulait venir. A son tour, Syndra nous informe qu’Artus et Appât vont bien.
Falorin informe Syndra que c’est Acererak la source du problème mais ça ne semble pas la surprendre : après tout, les temples d’Omu étaient en quelque sorte des pièges et ça a dû l’attirer.
Le groupe se met en route vers Omu et repasse le cercle d’oiseaux morts, l’escalier, pour retrouver Artus, Appât et Orvex. Artus redonne les cubes à Sophrosyne et Bharash lui tend le tonnelet de bière naine. Deux questions occupent l’esprit du groupe : quand boire la bière, et où passer la nuit ? Après moultes débats, on statue pour 1) dormir dans la maison abandonnée plutôt que dans la tombe et 2) boire la bière naine ici et maintenant.
Voorsharkaar plante sa bannière de Tyr devant l’entrée de la maison et Falorin lui demande pourquoi il veut signaler à tout le monde que nous sommes là. Voorsharkaar veut l’enlever mais Dros lui dit de la laisser : tout le monde sait déjà que nous sommes là, et ils savent aussi qu’il faut nous craindre : la population kobold a été décimée, les grungs sont nos amis, les Yuan-ti sont en pleine crise politique et les végépygmées… sont des végépygmées.
La maison n’a plus de toit mais Lith fait un dôme noir opaque vu de dehors et invisible de l’intérieur pour nous protéger.
On met le tonneau de bière en perce et tout le monde se sert, même Cendre qui en prend un bol et va le boire lentement à l’écart du groupe. La bière est très forte mais gustativement intéressante. Artus la savoure les yeux fermés et lorsqu’il a fini sa dégustation, il nous informe qu’Appât et lui resteront ici pour si jamais nous ne revenons pas, guider la seconde escouade, et aussi au cas où après les avoir utilisés les cubes retournaient dans leurs temples. Nous lui expliquons donc en détail comment nous avons récupéré les différents cubes - dans la limite de nos connaissances puisque certains ont été trouvés hors de leur temple.
Le groupe d’aventuriers dormira à l’étage ; au moment de monter, Artus intercepte Sophrosyne et lui tend sa dague personnelle, Signet, en l’informant qu’elle fait beaucoup de choses : elle sert de boussole, de lampe, et peut faire une fois par jour chacun des deux sorts Porte dimensionnelle et Compulsion contre les araignées. Il demande à la voleuse de la lui rendre quand elle reviendra ; quand elle lui dit d’un air sombre qu’elle lui promet… si elle revient, il insiste qu’elle la lui rendra quand elle reviendra.
Falorin donne à Voorsharkaar son amulette de cicatrisation dont il n’a plus besoin.
Après quelques instants, Sophrosyne redescend pour parler à Artus et lui demande pourquoi il veut tant retrouver Mezro. Il lui répond qu’une personne chère à son coeur s’y trouve, et quand elle insiste il précise que cette personne est son épouse Alisanda. La ville a disparu il y a un siècle, à l’époque de la guerre, quand Omu et Mezro sont entrées en conflit. Sophrosyne tente de manière maladroite de lui faire comprendre qu’un siècle, ça fait long pour une personne qui n’a pas d’anneau magique pour assurer sa longévité, mais Artus se contente d’ajouter que son épouse ne craint pas le temps.
Il nourrit pas mal de doutes sur la prophétie de l’Oracle d’Orolunga et pense que cela veut peut-être dire que Mezro ne reviendra jamais, car combien de dangers menacent le Chult ? Faudra-il qu’il éradique tous les morts-vivants jusqu’au dernier alors que désormais, sans son anneau, le temps lui est compté ? Mais Sophrosyne est plus optimiste : si la prophétie parle d’un danger qui menace le Chult spécifiquement, cela ne doit pas être la malédiction de l’obélisque noire qui affecte le monde entier. Et des morts-vivants il y en a toujours eu partout, ce n’est pas un danger si extraordinaire ou conséquent que ça. Donc, pour elle, c’était Ras Nsi le danger qui menaçait le Chult et maintenant qu’il est mort, il ne reste plus qu’à retrouver la ville. Une petite lueur d’espoir s’allume dans l’oeil d’Artus mais elle s’éteint vite quand il déclare ne pas vouloir nourrir d’espérances qui seront déçues, et la discussion s’arrête là tandis que chacun va dormir.